CARMELIDE - Le blog de Yeril

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En route

Ce matin, Bastien et moi sommes arrivés très détendus au centre de formation. Histoire de marquer le coup, je suis arrivé avec croissants, pains au chocolat et pains au raisins. Bastien avait prévu d'amener une bouteille pour l'après midi mais ça a été déconseillé par le formateur ce qui est compréhensible : de l'alcool dans un centre de formation à la conduite il faut mieux limiter ça et si on amenait une bouteille à chaque code, plateau ou permis, on aurait aussi vite fait d'ouvrir une buvette au sein de l'établissement. On fera un pot global pour les réussites vers la fin de la formation.

La matinée se passe tranquillement pour nous. Les autres font leur examen blanc. Pour nous occuper, le formateur nous confie la tache de chronométrer et contrôler les passages à la manoeuvre. Le circuit choisi est celui que nous avons eu hier. Tout se passe bien pour la majorité d'entre nous. 2 échecs à la manoeuvre mais pour tout le reste, tout le monde est ok et fait peu de fautes. Le planning de la semaine prochaine commence à se dessiner, certains repassent le code lundi à Guéret, d'autre le passe mardi à Limoges, 2 passeront le plateau lundi, 2 autres mardi et encore 2 jeudi.
Nous étions partis à 10% ayant le code, 0% le plateau, nous en somme à 60% ayant obtenu le code et 20% le plateau, d'ici la fin de la semaine prochaine ces nombres devraient bien avoir évolué.

On nous apprend que l'après midi nous sommes quelques uns à aller faire de la conduite en circulation. C'est à la fois un peu inquiets et impatients que nous nous retrouvons sur la piste de départ. Notre formateur attitré s'occupe de ceux qui restent et nous sommes 7 à partir. C'est un autre formateur qui va s'occuper de nous, en l'occurence, celui qui nous a fait passer le test de conduite dans les épreuves de sélection.

Nous montons à bord et le moniteur nous donne quelques explications et le but auquel il faut qu'on arrive, savoir conduire bien sûr mais surtout en toute sécurité et de la façon la plus souple possible, non seulement parce que dans un autobus les passagers peuvent être debout mais aussi pour la consommation de carburant (pour lancer un autocar de 0 à 80km/h, il faut compter 1/2 litre de gasoil). Il s'installe alors au poste de conduite, nous demande de rester assez près même si nous ne sommes pas attaché et utilise la méthode que nous avons vu lors de la théorie : la conduite commentée. Il démarre et nous sortons du centre. Il décrit donc chaque mouvement qu'il fait, nous explique ce qu'il regarde, comment se placer à l'extérieur dans les virages. 100m après premier rond point et beaucoup de choses à faire : clignotant gauche (même si on continue tout droit après le rond point), contrôle rétro, on se décale sur la gauche, on anticipe le ralentissement le but étant de ne pas s'arrêter au rond point, on rentre sur l'intérieur du rond point on se recale sur la droite, on remet le clignotant qui s'est enlevé, contrôle rétros, clignotant, contrôle rétro, on plonge sur le côté gauche de la voie de sortie, un dernier contrôle arrière sur le porte-à-faux pour ne pas faucher un véhicule qui passerait trop près derrière et on se replace bien sur sa voie et c'est reparti. Ca semble faire beaucoup de choses. En effet, contrairement aux voitures ou motos, il faut plus s'occuper autant de l'arrière de son véhicule que de l'avant. on roule en passant sur plusieurs rond point, on roule vers la Zone Industrielle Nord de Limoges, choix logique puisque qu'il y a tout ce qu'il faut pour expérimenter les virages, les stops, les ronds-points, les voies un peu plus rapides, sans que ce soit vraiment de la conduite en agglomération. après 10/15 minutes de conduite commentée, on arrive sur un parking de routier (près de l'hippopotamus pour ceux qui connaissent) et comme je suis devant, je suis désigné d'office pour prendre le volant.

Je m'installe au volant. Pendant que je règle mes rétros et mon siègee, derrière moi j'entends des "clac! clac!,..." je me retourne brièvement et je vois que tout le monde a mis sa ceinture. Merci les gars, la confiance règne ! Je démarre et c'est parti. Je me dirige vers la sortie du parking et en sortant un peu court, ma roue arrière monte sur le trottoir. Bon, d'accord, ils ont peut être bien fait pour la ceinture. En effet nous avons fait pas mal de manoeuvres en marche arrière pour le plateau mais il faut reconnaître que la marche avant était très limitée et ce n'est pas évident sur le premier kilomètre de trouver le bon positionnement sur la voie en raison de la largeur de l'autocar, on se retrouve avec peu de marge entre le trottoir et la ligne de séparation de voies. Intérieurement je pense aux gens qui se garent mal en ville et qui dépassent...ils ne savent pas ce qu'ils risquent. On se dirige vers Cora, on passe à côté en remontant sur Beaubreuil, on passe à côté de l'incinérateur. Premier feu rouge, j'essaye de m'arrêter le plus souplement possible mais un poids lourd, c'est lourd! j'appuie un peu plus sur les derniers mètres. On repart, on passe à côté de la Technopole, on descend sur RVI puis au feu à droite on se dirige vers la ville... vers la ville ? mais il est fou ? je continue à suivre ses indications, je roule tranquillement. De toutes façons je ne suis pas encore tenté de faire des excès de vitesse, 50km/h pour l'instant ça me convient très bien. On longe la Vienne et on continue en direction du dépôt de la TCL, on plaisante un peu là dessus "on arrive !". Les voies à cet endroit sont assez larges, la circulation n'est pas trop dense, le coup de feu de 13h30/14h étant juste passé. En roulant je me rend compte que certains réflexes de la moto sont utile à la conduite de l'autocar : placer son regard loin aide à se positionner sur la voie, faire des contrôles arrière avant chaque manoeuvre et anticiper les réactions des autres. Arrivé avant le nouveau pont sur la Vienne, le moniteur me demande de me placer à gauche pour passer dessus. Clignotant longtemps avant. La grosse différence avec la moto c'est que lorsque je commence à faire mine de me déporter sur la gauche sur la 2x2 voies, plus personne ne me double. Je ne sais pas si c'est la grosse inscription "véhicule école" à l'arrière ou les 19 tonnes qui incitent à la prudence des voitures. Peut être un mélange des deux, toujours est-il que je me retrouve sans problème sur la voie de gauche. On monte vers l'abattoir municipal, tout se passe bien, je pousse un peu les rapports pour monter, on arrive au rond-point et on fait demi-tour. Redescente vers le pont, attention au radar. pour gérer la descente, pour la première fois je teste le ralentisseur : 1er cran, rien ne se passe ou alors je n'ai pas attendu assez longtemps, 2ème cran ça y est ça fait effet, je sens que ce ralentisseur hydraulique retient la masse du car mais celle-ci est assez forte pour qu'il prenne encore un peu de vitesse. Je passe au 3ème cran mais là tout d'un coup il se met à vraiment freiner. Je n'ai pas l'intention de m'arrêter au niveau du radar mais juste de passer devant en dessous de 50. Je relache, il reprend de la vitesse, je compense en ajoutant un peu de frein, arrivé en bas de la descente et avant le feu, je relache un cran de ralentisseur, le car commence à repartir, j'appuie un peu plus fort sur le frein, j'enlève le ralentisseur ça repart, je freine plus fort...bref la descente avec le freinage en yoyo n'est pas terrible. Ca ira mieux quand je connaitrais mieux les réactions du véhicule. On revient en direction de la ville en longeant la Vienne, on passe sur le Pont Neuf et on va en direction de Panazol. La tension ici monte d'un cran pour moi car il y a 2 voies mais je sais qu'en voiture on est souvent obligé de rouler en décalé, les voies étant étroites et les véhicules garés le long de la rue étant vraiment juste sur le bord. Je me place sur la voie de gauche (celle de droite étant réservée à ceux qui tournent à droite), je passe devant Legrand. Toute l'avenue étant faite un peu dans l'angoisse, on croise un ou deux trolleybus, on fait coucou au chauffeur qui doit nous prendre pour des demeurés. On arrive non loin de chez moi et on se gare sur le trottoir devant le petit parc de la cité Léon Blum le temps de fumer une cigarette bien méritée pour moi et de changer de chauffeur. J'aurais conduit environ 3/4 d'heure avec bien sûr la fierté d'avoir fait mes premiers kilomètres sur route, l'impression en roulant de dominer la situation par la hauteur et le poids mais aussi une certaine crainte d'accrocher en raison du gabarit. J'ai surtout l'impression d'avoir du me concentrer à fond pour prendre en compte tous les éléments : largeur, longueur, rétros, porte-à-faux, empatement, on sent que la responsabilité est lourde et on imagine qu'elle doit l'être d'autant plus lorsque le car ou le bus est rempli. Les collègues me font une remarque sympa : pour eux j'ai eu une conduite très souple, agréable et rassurante. J'en ai la confirmation en remontant après puisque je vois qu'ils ont sorti le jeu de carte et étaient en train de jouer à la belote. J'étais tellement concentré que je ne m'en étais pas rendu compte.

J'ai fais de la ville, le volant passe à Patrick. On remonte vers Panazol, et comme Patrick s'est moqué du trottoir au départ, étant donné que notre moniteur a proposé une cagnotte de 5 euros par trottoir, il propose de faire monter la cagnotte. Arrivé devant le Casino à l'entrée de Panazol, nous prenons à gauche dans le quartier résidentiel. Avantage : il n'y a pratiquement aucune circulation. Inconvénient : le quartier est constitué de routes étroites et sinueuses. Très vite le compteur de trottoirs s'affole, on arrête de compter au 10ème trottoir pris.
 Il traverse tout le quartier ainsi, on passe je ne sais trop où mais on ressort au niveau de la sortie de Panazol et nous prenons la route de St Léonard de Noblat. Cette fois c'est plus tranquille, la circulation est toujours plutôt calme. Après quelques kilomètres, il cède le volant à son tour à Sandy qui lui se voit imposé les petites départementales de campagne, pas évident surtout une petite angoisse au moment de croiser un camion. Il est préférable de s'arrêter à ce moment là et de le laisser passer. On revient par ces routes vers Limoges et un peu avant d'arriver sur la zone de Romanet, le volant passe cette fois à Jean-François. Cette dernière partie de parcours de retour vers le centre de formation sera la plus tranquille, on sent qu'il est déjà à l'aise avec les gros gabarits (il a son permis PL).

C'est ainsi que se clôture cette 3ème semaine. Lundi devrait être tranquille pour Bastien et moi et nous devrions reprendre la conduite mardi.


14/06/2008
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