CARMELIDE - Le blog de Yeril

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Le plateau

Jeudi matin nous nous retrouvons à 3 stagiaires, le reste du groupe étant parti passer le code. Le formateur étant parti suivre une personne qui passait le permis, nous nous prenons en main et direction l'autocar où nous allons réviser les vérifs. Pour moi ça part mal, pas très bien réveillé, j'oublie de vérifier la compatibilité du disque (ce n'est que le 2ème point de contrôle de la liste de 80). Je me rattrape après on faisant quand même une ou deux erreurs ce qui fait 6 pts de pénalité. C'est trop à mon goût. Après être passés chacun une fois je fais un 2ème tour et cette fois je m'en tire sans faire aucune erreur. Voila qui est mieux même s'il est évident que c'est plus facile quand on vient de le faire et qu'on a écouté 2 autres personnes le faire... Ceci dit je me rend compte que les 2 autres ont encore du mal : la première oublie carrément d'ouvrir le capot moteur et de faire toutes les vérifications des niveaux moteur du coup et la seconde oublie toutes les vérifications intérieures (16 pts de pénalité cumulées d'un coup!).

Le moniteur revient et on passe aux manoeuvres. Auparavant il m'informe que je passerais à 15h10 cet après midi. Je me retrouve avec un car pour moi tout seul et cette fois plus de cônes mais les piquets d'examen. Principal avantage : ceux-ci ont un pied décalé placé à l'extérieur de la trajectoire ce qui fait qu'on gagne 10cm de marge de chaque côté. Inconvénient, il suffit que la roue frôle le pied du piquet pour que ça se remarque immédiatement celui-ci se mettant à tanguer.

Je fais mes mouvements de marche avant et marche arrière, je rate la première mais tous les suivants se passent bien. On change les parcours tout au long de la matinée pour se remettre en tête chacun avec ses particularités.

Les 7 autres reviennent. Sur les 7, 5 ont réussi le code. Râlant pour ceux qui ne l'ont pas eu. Bastien, un de ceux qui ont eu leur code passera le plateau avec moi. Ca ne m'étonne pas, on est au même niveau tous les deux sur tous les plans et c'est très jouable pour lui d'autant plus qu'il a aussi son permis PL et est plus à l'aise avec la manoeuvre.

Finalement en fin de matinée, Le formateur nous dit qu'il est préférable qu'on aille sur le plateau à 14h, un autre stagiaire doit passer à cette heure le plateau du super-lourd et on pourra commencer pendant qu'il passe son examen avec les questions écrites. Quelques explications pour trouver le lieu où ça doit se passer, il s'agit du même endroit où j'ai passer le plateau du permis moto il y a 3 ans.

13h50 j'arrive sur les lieux du crime. Bastien est déjà là et même si on ne cherche pas à se mettre trop de pression, ça reste quand même un examen important. On passe le temps en discutant de choses et d'autres mais on revient toujours sur le sujet de l'examen. Le temps passe lentement, 14h15 toujours personne... Enfin vers 14h25, le super-lourd arrive. Un stagiaire passait un examen de conduite qui se termine bien puisqu'il n'avait droit qu'à un seul passage et il l'a réussi. Nous découvrons donc notre examinatrice, une femme d'à peu près mon âge et a l'air plutôt détendu bien que professionnelle.

A 14h30, elle nous invite Bastien, la personne qui doit passer le plateau super-lourd et moi à monter dans le camion afin de faire les questions écrites ensemble (mais bien sûr pas les mêmes séries). Après les quelques formalités d'usage, permis, fiche à remplir, nous tirons chacun une fiche de questions. Nous avons nos quelques minutes pour répondre. Ma série est plutôt facile, seule une question me fait hésiter "quelle est la distance d'éclairage minimum sur laquelle les feux de route doivent être efficaces ?". J'hésite entre 100m et 150m. Dans un premier temps je met 150m... puis je réfléchis, non, 150m c'est pour les feux de position, donc c'est forcément l'autre...enfin, je crois. Je raye et corrige ma réponse. J'entend Bastien qui lui aussi raye quelque chose pour rectifier une réponse. On nous avait dit qu'on ne saurait pas à chaque étape le nombre de points de pénalité qu'on prenait mais l'examinatrice corrige nos feuilles devant nous  et nous donne nos résultats. Elle me dit "vous avez bien fait de corriger". Résultat : aucune erreur. Idem pour mon collègue, malheureusement 2 erreurs pour le 3ème (en fait il n'en n'a fait qu'une, le corrigé étant faux. L'examinatrice lui rendra donc 3pts à la fin de l'examen).

Elle nous demande de ressortir du camion puisque le plateau pour lui va se dérouler. Nous revoila donc tous les deux repartis à attendre, chose jamais vraiment agréable en examen mais cette première réussite si elle n'enlève pas la pression que nous avons nous encourage quand même et on reste optimiste.

Alors que nous attendons, l'autocar arrive amené par notre formateur. Surprise : le car n'est pas vide, à l'intérieur, 3 de nos potes de formation ! Ils sont venus repérer les lieux et nous supporter dans l'épreuve. Ca m'a fait très plaisir et ils ont vraiment été super par leur présence et leurs encouragements. Merci vraiment à Romain, Patrick et Sandy (les autres avaient du boulot et je comprend qu'ils soient restés au centre mais je suis sûr qu'ils seraient venus aussi). Nous patientons donc encore un long moment mais maintenant le temps passe plus vite. Avec ce petit groupe nous nous sentons moins seul. Seul travail que nous faisons, nous revoyons rapidement le tableau de bord.

Le plateau super-lourd se termine enfin. Dans l'ordre alphabétique entre Bastien et moi je viens en premier. Je suis donc invité à rejoindre l'autocar où je retrouve l'examinatrice.

Nous attaquons par la fiche sécurité/panneau/mécanique. Je tire un petit carton et j'ai droit à la fiche n°20 : les situations d'ugence, un sujet que je n'aime pas particulièrement parce qu'il est plutôt flou. Je développe donc le sujet, il s'agit plutôt de baratin (définition, exemples de situations d'urgence, réactions à avoir). L'examinatrice est sérieuse mais n'est pas stressante, elle pose pas mal de questions et donc naturellement oriente sur des sujets que je n'aurais pas assez développé et je préfère ça à quelqu'un qui vous laisse ramer tout seul. Je pense que de son côté elle veut surtout vérifier si j'ai une certaine logique et si je ne me contente pas de réciter un texte appris par coeur. Vient ensuite le panneau, épreuve facile mais qui peut coûter très cher si on ne donne pas la définition exacte du panneau (6 pts de pénalité), pour moi il s'agit du panneau de danger des arbres inclinés. Ca se passe bien. Arrive la partie mécanique et j'ai droit à la règlementation européenne des systèmes de freinage des poids lourds. Relativement simple (quand on sait bien sûr), donc je lui donne toutes infos à ce sujet. A ce stade là, je me dis intérieurement que au pire, j'ai pris 4 pts de pénalité pour le sujet sécurité vu son flou et que nous sommes passés dessus assez rapidement.

La suite des opérations, il s'agit de la vérif'. Ayant révisé le matin, même si j'ai une petite angoisse (d'oublier un point important qui coûte cher), je fais mes contrôle de façon plutôt tranquille. Disque, éclairage, on fait le tour, je remonte prendre la clé des capots, capot avant, on passe sur le côté, descriptif du véhicule "nous sommes en présence d'un autocar de marque mann, de modèle... etc, et,... ". "Rien à ajouter ?" me demande t'elle. "oui". Alors qu'elle me dit ça, je me dis que j'ai donc forcément oublié quelque chose. J'enchaine sur les issues de secours pensant que c'est peut être ça qu'elle attendait mais le doute persiste. En effet après reflexion, je ne me souviens pas avoir cité le nombre de places assises. Pas bien grave, je continue, au pire c'est 2 pts de pénalité. Un peu plus loin contrôle des roues jumelées motrices et suspensions, je déroule mes vérifications. à la fin, encore une fois elle me dit "terminé ?", 2 secondes de reflexion et là ça fait tilt : je donne un bon coup de pied dans le pneu et je répond "la pression a l'air bonne", elle sourit. On termine le tour, on remonte dans le car, vérifications intérieures, je m'installe, démarre, et là elle m'interrompt : "vous pouvez mettre 3 crans de ralentisseur et me montrer le voyant correspondant ?", mais d'où ça sort cette vérif, c'est pas prévu au programme ! le temps de la reflexion je fais ce qu'elle me demande, puis elle me demande d'allumer la rampe de lumière intérieure. Ca y est j'ai compris : je m'attendais à ce que les questions sur 3 éléments du tableau de bord arrivent tout à fait à la fin mais elle le fait maintenant. Un 3ème élément... puis un 4ème sur lequel je cale (Que représente la signalétique du voyant indiquant un problème électrique). Cette interruption des 3 questions me fait perdre le fil de ce que je faisais quelques secondes mais je me reprend vite et continue mes vérifications intérieures, je reviens au poste de conduite, je fais mes essais de freins, contrôle de pression d'air et je termine par le chronotachygraphe en position conduite prêt à partir.

Dernière étape : la manoeuvre. La pression monte tout d'un coup d'un cran pour une raison toute simple, je sens bien que jusque là je ne m'en sors pas mal et même plutôt bien et que ce serait bête qu'un seul piquet frôle ou un bout de roue qui dépasse de la piste me fasse élimine car il faut le rappeler : même si on a parfaitement réussi toutes les épreuves précédentes, le fait de toucher un piquet ou sortir est éliminatoire. J'ai droit au slalom n°6, un des plus difficiles mais j'ai l'avantage de l'avoir révisé le matin même. L'examinatrice me rappelle les consignes et nous faisons le slalom en marche avant pour vérifier que nous sommes bien d'accord sur le parcours. En arrivant sur le dernier piquet sur la droit, je le sers trop et mon empatement vient le plier un peu sur la droite. heureusement que la marche avant n'est qu'un repérage et ne compte pas ! je me positionne sur la ligne de départ, elle descend de l'autocar pour replacer le piquet et suivre le mouvement de l'extérieur, je lui donne le top chrono (j'ai 5 minutes) et c'est parti. Je roule sur des oeufs, je gère beaucoup sur l'embrayage, contrôle rétros droits, j'enroule le premier piquet, je balance quand mon essieu passe à son niveau, j'anticipe pour ne pas sortir et...je ne vois pas le piquet suivant, il est derrière le car, je n'ai pas collé assez ce premier piquet. Le problème ici est que je ne peux pas manoeuvrer vers la droite car mon porte à faux avant se trouve entre les 2 premiers piquets que je viens de franchir. Je passe la tête par la vitre, à peine le premier piquer devant passé, je donne un coup de volant assez fort pour me déporter et faire apparaitre dans le rétro gauche le piquet mais pas trop fort pour que je ne sorte pas de la limite de la piste dont la roue avant gauche se trouve à moins de 10cm. Cette réaction rapide et efficace me sauve la mise, je me retrouve un peu plus en angle mais cette fois je colle bien le piquet de gauche, je balance dans l'autre sens et cette fois le piquet suivant apparait bien du côté droit. Je continue ainsi prudemment jusqu'au dernier piquet qu'il faut enrouler moins fort puisqu'on doit terminer non pas sur un côté de piste comme dans les autres slaloms mais en plein milieu entre deux piquet un peu en avant de la ligne d'arrivée sur laquelle il faut poser les roues sans dépasser (sinon éliminatoire) et droit. J'entre en biais entre les deux piquets mais sais qu'il ne faut pas paniquer à ce moment là en cherchant à redresser l'autocar pour arriver droit sur la ligne : le dernier piquet qu'on vient de passer est encore juste sur notre gauche et je me suis déjà fais piéger plusieurs fois en redressant trop tôt et donc en cognant de l'avant ce satané piquet. je recule doucement, je jette un oeil et je vois mon piquet dans le pare brise devant moi, c'est bon, cette fois je peux redresser. La tension atteint son maximum car là j'ai tout passé et il ne faut pas faire la boulette de dépasser la ligne d'arrivée sinon éliminé. J'arrête le car grâce à mon point de repère (un éclairage latéral que je vois dans mon rétro, je sais grâce à lui exactement où sont mes roues. Je descend vérifier où j'en suis et je me rend compte que mes roues sont parfaitement au centre de la bande de fin. Je signale que c'est bon à l'examinatrice et qu'elle peut arrêter le chrono.

On remonte dans le car et là j'entends la phrase magique "votre examen est positif, vous bénéficiez de 3 passages en circulation" (donc moins de 15 points). C'est le grand soulagement même si j'avais déjà compris en voyant mes roues parfaitement centrées sur la bande blanche que c'était gagné. Elle ne m'a pas dit par contre combien j'avais eu de points de pénalité. Intérieurement je pense 2pts pour l'oubli dans le descriptif du véhicule, peut être 4 dans le sécurité et au pire 4 de plus si j'ai oublié d'autres choses ou si elle note vraiment sévèrement donc au pire 2+4+4=10 pts de pénalité.

Je repars laissant la place à Bastien. Quelques minutes après, notre moniteur va à la pêche aux infos, je lui demande s'il sait pour moi, il balance les bras et me répond "ben... zéro"... elle est pas belle la vie ? ;)


12/06/2008
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